Comme vous pourrez le constater Israël cherche à devenir un leader dans le domaine de la médecine et pour cela n’hésite pas à utiliser les technologies les plus modernes telles que la nano thérapie.
Nanotechnologies et médecine
Le nanomètre nm (millième de µm, 10–9 m) est de la taille d’une petite molécule. L’objectif des nanotechnologies consiste à produire des objets ou matériaux inférieurs à 100 nanomètres afin d’atteindre des objectifs à l’échelle des molécules,des protéines et de l’ADN. . Ces nanomatériaux sont composés de nanoparticules qui, contrairement aux particules très fines d’origine naturelle ou provenant d’une combustion, sont produites intentionnellement.
L’application des nanotechnologies au domaine médical est en phase de révolutionner la pratique des soins médicaux La cause principale de cette révolution, c’est la taille des outils construits, taille permettant d’appréhender, de diagnostiquer et aussi de combattre la maladie. Tout cela avec une précision et une efficacité nouvelles. Les nanoparticules sont sollicitées par la médecine car elles sont capables de pénétrer dans les cellules humaines et à l’intérieur des organismes pour réagir avec l’ADN et les protéines. Ces caractéristiques sont très utiles pour détecter les cancers par exemple. Elles ont aussi le rôle de vecteurs de médicaments afin de moduler la distribution d’une substance au sein d’un organisme.
Nanotechnologies et vaccins anti Covid
La crise de la Covid-19 a mis en lumière le formidable potentiel de cette approche dans le domaine de la santé à travers le développement des deux principaux vaccins à ARN messager contre le SARS-CoV‑2 : la partie « nano » de ces vaccins correspond au vecteur dans lequel est inséré l’ARN messager qui code pour la protéine Spike et doit être acheminé jusque dans le cytoplasme des cellules pour y être traduit en protéine. Dans ces deux médicaments, l’ARN est transporté au sein d’une bulle de gras pleine (nanoparticules de lipides) ou creuse (liposome). L’enjeu d’un tel développement technologique était de disposer de vecteurs stables avant et après administration, qui protègent l’ARNm jusque dans les cellules et permettent de le libérer une fois la membrane cellulaire franchie. Ils ont nécessité la mise au point d’assemblages de lipides aux propriétés physicochimiques adaptées.
La Percée technologique du Technion
Le problème de la chimiothérapie et des traitements anti cancer
Les médicaments anticancéreux tels que la chimiothérapie sont conçus pour détruire les cellules cancéreuses, mais l’un de leurs problèmes principaux est qu’une seule petite quantité de ces substances médicamenteuses arrive à atteindre sa destination – les cellules cancéreuses. Le reste du médicament est dispersé dans l’organisme, endommageant ainsi les tissus sains. Il en résulte les effets secondaires bien connus que sont les nausées (dues aux dommages causés aux tissus intestinaux), la perte de cheveux ainsi que des répercussions plus graves.
Le principe de la solution nanotechnologique israélienne anti cancer
Les dommages causés aux tissus sains par les médicaments anticancéreux sont à l’origine de la mise au point de “packaging spécifiques ” – des capsules nanométriques qui transportent le médicament jusqu’à la cible et l’y libèrent tout en empêchant sa fuite dans les tissus sains. Une quarantaine de produits de nanomédecine, dont les vaccins Pfizer et Moderna contre le COVID-19, ont déjà été approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, mais le développement de telles capsules de transport est un défi technologique compliqué. C’est pourquoi de nombreux groupes de recherche travaillent à leur amélioration.
Le traitement révolutionnaire du Technion contre le cancer
La technologie que nous avons développée’’, nous explique le Professeur Adjoint Shamay, ‘’est basée sur un phénomène appelé ‘Aggregation-Induced Emission’ (AIE) – une émission de lumière basée sur l’état d’agrégation du médicament. Cet effet signifie que sous sa forme solide ou agrégée, il émet beaucoup d’énergie lumineuse, mais que lorsqu’il est soluble ou stable dans une capsule, il n’émet presque pas de lumière. Sur une quarantaine de médicaments testés, nous avons trouvé 10 nouveaux médicaments pour lesquels cet effet se produit. Ils peuvent donc être utilisés comme critères de sélection dans le processus automatisé.”
Le système automatique développé au Technion permet de savoir, en fonction de l’énergie lumineuse émise par le médicament, quelle substance produit les meilleures nanoparticules pour ce médicament. Cette technique a conduit à la découverte d’un nouveau matériau stabilisateur dont les propriétés lui confèrent de nombreux avantages par rapport aux matériaux existants utilisés pour créer des capsules nanométriques destinées à l’administration de médicaments.
Les chercheurs ont découvert que le nouveau matériau est supérieur aux matériaux existants, notamment en termes d’efficacité, de sécurité, d’uniformité des particules qui le composent, de stabilité dans le temps et de nombre de médicaments pouvant être “enveloppés” et stabilisés. Toutes ses caractéristiques en font un super stabilisateur adapté au domaine des traitements utilisant des capsules nanométriques.
Le nouveau matériau, nommé R595, a été créé par une réaction chimique « verte », c’est-à-dire une réaction qui ne nécessite pas l’utilisation de solvants organiques polluants et toxiques. Il présente une efficience de remplissage du médicament très élevée (90%), ce qui permet de prévoir l’efficacité du traitement. Lors d’essais précliniques, l’efficacité de la capsule a été démontrée dans le traitement de tumeurs solides résultant d’une mutation commune dans le cancer du poumon, le cancer du pancréas et le cancer de l’intestin. L’équipe du Technion a mis au point les matériaux nécessaires à la création de la plateforme et a même démontré, dans des expériences précliniques, son efficacité sur des tumeurs malignes solides.
Ezra
Février 2023